La commercialisation d’ISKCON

par Krishnakant

Dans un article du BTP n°9, nous avons décrit le phénomène du "dévot carte-verte". Ce dévot en provenance d’un pays du "tiers-monde" joint ISKCON principalement pour échapper à la pauvreté, attiré par l’opulence des faux gurus. Nous avons montré comment ces dévots disparaissent après avoir goûté un plus haut niveau de vie matérielle; un fait confirmé par S.S. Indradyumna Swami dans son journal pendant son voyage à but lucratif, en Russie:

"Il semble que l’opulence actuelle de Moscou ait perturbé certains dévots. Ils ont réduit ou même abandonné leur conscience de Krsna. "C’est exact", je pensais. "Cela se produit ailleurs de la même manière."

C’est la preuve formelle que le système de gurus actuel d’ISKCON n’a aucune puissance. Au temps de Srila Prabhupada le phénomène inverse se produisait, avec des occidentaux abandonnant leur style de vie matérielle opulente pour dédier leurs vies à ISKCON quand Srila Prabhupada était le seul Guru initiateur:

"Ils viennent de parents et de nations  riches et respectables, mais ils ont quitté leur maison, l’opulence de leur père, l’opulence de leur mère. Je l’ai vu pratiquement. Pratiquement tous mes étudiants."

(Srila Prabhupada, conversation privée, 21/09/1973)

Une autre preuve "de l’émigration occidentale" d’ISKCON était publiée dans le Journal des Communications d’ISKCON (ICJ):

"Depuis sa fondation par Sa Divine Grâce A. C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada en 1966, l’Association Internationale pour la Conscience de Krishna (ISKCON) a subi de dramatiques changements. Dans ses étapes de formation, ISKCON était principalement un mouvement monacal composé d’occidentaux convertis bien connus pour leur prosélytisme enthousiaste. Dans les deux dernières décennies, le monachisme dans ISKCON nord-américain a diminué et l’organisation s’est appuyée sur une congrégation dont la composition s'est révélée essentiellement indienne. Les asramas (résidences monastiques) ont été affaiblis davantage par la pénurie de recrues américaines et canadiennes. Les Temples maintenant invitent régulièrement des prêtres d’autres pays pour remplir les fonctions de base. Certains croient qu’ISKCON mûrit, trouvant sa niche comme aumônier de la diaspora indienne." 
(Conférence Bhakti Vedanta Mission, ICJ, Vol.11, 2005)

La destitution de Srila Prabhupada en tant que Guru initiateur et la mise en place d’un système de gurus non-autorisé a naturellement dissuadé les occidentaux intelligents de joindre la mission en aussi grand nombre qu’autrefois. Cette désaffection s'est encore accrue par la dépendance croissante d’ISKCON sur les communautés hindoues locales au détriment des autres communautés.

Le résultat est qu'ISKCON a dévié de sa mission spirituelle originelle et a adopté des pratiques commerciales dérivées des philosophies du Nouvel-Age et du dollar hindou plutôt que des enseignements originaux de Srila Prabhupada. Nous mettons en lumière certaines d’entre elles:

Mantra à vendre

Le mélange "d’hindouisme" et de philosophies du "Nouvel-Age" avec la conscience de Krishna semble être un phénomène croissant dans ISKCON. C’est particulièrement remarquable au Royaume-Uni, où deux temples vendent ces idées comme des entreprises commerciales.

Le Manor Bhaktivedanta, quartier général d’ISKCON UK, développe une entreprise appelée "Style de vie Veda". Ses cours comprennent "l’Art de Henna", "massage ayur-védique de la tête" et "Feng Shui indien". A notre connaissance, ce ne sont pas des sujets recommandés par Srila Prabhupada pour être enseignés dans ses temples, parce qu’ils n’ont absolument rien à voir avec la conscience de Krishna. Heureusement cependant, "Style de vie Veda" propose aussi une journée sur la "méditation avec mantra". Il y a quand même un inconvénient: la leçon coûte 165 $ US par personne, et la méditation avec mantra est vanté comme offrant aussi les bénéfices matériels suivants:

Contemplation paisible – concentration et vigilance – diminution du stress – réduction de l’anxiété  

Ainsi le maha-mantra sacré est prostitué comme une technique mentale pour rapporter de l’argent. Srila Prabhupada, cependant, avait, au sujet de la prédication sur la méditation avec mantra des idées différentes:

"Il n’y a pas ici de tromperie. Nous disons que ce maha-mantra peut vous sauver, nous le distribuons généreusement, non? Gratuitement, sans aucun frais… Et si vous demandez quelque chose, si vous mentez, si vous trompez, oh, les gens suivront." 

(Classe de Srila Prabhupada, 18 février 1969)

Yoga de l’âme-sœur

Sur la propriété d’ISKCON à Newcastle au Nord-Est de l’Angleterre, des cours sont dispensés sur "le yoga de l’âme-sœur" et "le Tantra Visnu Tattva", spécifiquement pour les "partenaires". Il est offert à ces couples "un échange de prana avancé". Puis ils sont invités à se vêtir de manière "romantique et désinvolte", et sont informés que "votre bien-aimée et vous-même" pouvez donner à "votre relation une nouvelle dimension". Et naturellement tout ceci a un prix - 70 dollars par couple pour une session de trois heures. Une fois encore nous devons demander si de tels cours de "yoga" payants, sont autorisés par Srila Prabhupada comme d’authentiques pratiques pouvant être offertes par ISKCON dans les temples ISKCON?

Vin et dharma

Le College Bhaktivedanta, établi au temple ISKCON de Radhadesh, en Belgique, se distingue par une variété d’enseignements qui sont, selon les mots du College, "la griffe de la formation pratique et académique dans ISKCON aujourd’hui". Akhandadi das fut le premier président de temple au Manoir Bhaktivedanta, Royaume-Uni, à bannir des dévots 'coupables' de soutenir la directive sur les initiations, signée par Srila Prabhupada le 9 juillet 1977. II est aussi un des professeurs du College et enseigne une matière sur “le développernent du caractère”. Son module est appelé “Vérité et dharma”.

Srila Prabhupada décrit la vérité, le dharma et le développement du caractère, de cette manière

“Mais à notre époque, dans le Kali-yuga, le dharma est pratiquement réduit à néant. (...) II est affirmé que dans le Kali-yuga, quatre-vingts pour cent de la population est pécheresse, complètement pécheresse. Nous avons donné la liste des activités pécheresses, les quatre principales sont: la vie sexuelle illicite, l'intoxication, la consommation de chair animale et les jeux de hasard.”

(Classe de Srila Prabhupada, 22 avril 1973)


“Généralernent nous développons un mauvais caractère à cause d'une sexualité illicite, de la nourriture carnée, de l’intoxication et du jeu.

(Conversation avec Srila Prabhupada, 4 juillet 1975)

Selon Bhaktivedanta College, Akhandadi dirige aussi Buckland Hall, une maison de retraite au pays de Galles. Le site Internet de ce même Buckland Hall informe:

“Un bar servant des jus de fruit frais ou des boissons alcoolisées est à votre disposition sur demande.”

Nous offrons aussi une liste étendue “de vins festifs”

“Buckland Hall se particularise en servant des vins bioloqiques choisis pour leur excellence et leur valeur.”

Une large gamme, de vins rouges, blancs et pétillants, ainsi que des Champagnes à des prix supérieurs a 50 dollars US la bouteille, est alors présentée. On devrait ainsi raisonnablement demander: étant donné que Srila Prabhupada a enseigné que l’intoxication est une des quatre activités pécheresses qui détruit le dharma et le bon caractére, que fait ISKCON en employant comme professeur dans son College, quelqu’un qui, pour sa subsistance, vend activement des intoxicants, tout en donnant des cours qui sont censés enseigner le développement du caractére, la vérité et le dharma?

Voilà matiére à réflexion, le mois prochain nous poursuivrons le décodage du mercantilisme d’ISKCON. Nous aborderons l’adoration des demi-dieux ainsi que la philantropie.

L’adoration des devas

Nous avons vu comment ISKCON a perdu son esprit missionnaire et s’est confortablement installé dans une "niche comme aumônier de la diaspora indienne". Quelques observateurs ont nommé cette tendance, «l’hindouisation» d’ISKCON. Principalement, cela signifie qu’ISKCON est plus soucieux de maintenir ses ressources financières d'origine hindoue, que de prêcher au monde entier. L’exemple suivant le confirme:

Un projet de nouveau temple à San Diego, conduit par le membre du GBC Badrinarayan das, inclura:

"Un autel pour Ganesh; Un autel pour Shiva, des Murtis de Sri Parvati (Amba), Linga, Nandi Murti."

Srila Prabhupada a enseigné, de manière répétée, que l’adoration des devas ne concerne pas les Vaisnavas, dont le seul but est de s’engager dans le pur service de dévotion offert au Seigneur Krishna:

«Ainsi en adorant Dieu La Personne Suprême on peut satisfaire tous les devas, mais en adorant tous les devas, on n’adore pas complètement le Seigneur Suprême. Par conséquent, l’adoration des devas est contraire aux règles, et ne respecte pas les injonctions scripturaires.» 

(Srimad-Bhagavatam  IV.2.35, teneur et portée)

Compte tenu de ces instructions claires de Srila Prabhupada, il est très surprenant que le GBC lui-même établisse un temple dédié à l’adoration des devas.

Une telle adoration des devas est aussi promue dans d’autres centres ISKCON, comme à Spanish Fork, Utah, où nous sommes informés que le jour d’Apparition du Seigneur Shiva sera célébré par "le chant des 108 noms du Seigneur Shiva".

Cependant Srila Prabhupada enseigne :

"C’est clairement établi. Sravanam kirtanam visnoh: on doit chanter et glorifier le Seigneur Visnu, er non un deva.

(Srimad-Bhagavatam VII.15.72, teneur et portée)

Une autre chose intéressante au sujet de ces temples est que, même si celui de San Diego est dirigé par un membre du GBC, Badrinarayan das; et celui d'Utah par un membre du GBC, guru élu, Caru das, aucun des deux n’est enregistré au nom d’ISKCON, comme ordonné par Srila Prabhupada dans ses dernières volontés et son testament:

"Chaque temple sera une propriété d’ISKCON et sera dirigé par trois directeurs exécutifs."

(clause 2, Dernières Volontés et Testament)

Cette ouverture de temples ‘ISKCON’ qui ne sont pas réellement au nom d’ISKCON, semble être une tendance, ainsi  le ‘Centre Sedona de Culture Védique’ qui doit être construit en Arizona pour un coût de 61 millions de dollars. Selon la presse: «le projet ne fonctionnera pas sous le nom d’ISKCON, il sera structuré et basé sur la vision et les enseignements de Srila Prabhupada, et sera ‘ami d’Iskcon’

Quelle ironie! Alors qu'IRM est, faussement critiqué comme étant ‘anti-ISKCON’, c’est en fait le GBC et les gurus d’ISKCON qui n’ont plus aucune foi en ISKCON! IRM est la seule organisation qui désire restituer à ISKCON sa gloire passée, et non pas éviter de simplement utiliser son nom!

Le projet d’Arizona reconnaît que:

"L’Amérique semble laisser à l'abandon, à l’évidence luttant dans la plupart des cas pour maintenir les temples, avec une pénurie de dévots et de laksmi, des projets commencés trente ans auparavant."

Le Directeur du projet, récemment décédé, ex-membre du GBC, ex-guru élu, S.S. Bhakti Svarupa Damodar Swami, affirmait:

"L’Amérique a besoin de bâtir un très grand projet pour soulever l’espoir et l’enthousiasme des Vaisnavas en Amérique, et je pense que ce peut être celui-ci."

Il semble que depuis qu’ISKCON se débat pour maintenir les temples, les finances, et le plus important, les dévots, ses dirigeants ont jeté l’éponge et ont décidé que le seul moyen de survivre est de rejeter les instructions de Srila Prabhupada, et de fonctionner comme des temples pseudo-ISKCON ou semi-hindous. Alors que la cause première des problèmes est justement le rejet des instructions de Srila Prabhupada, en particulier son instruction de préserver sa position de diksa Guru d’ISKCON !

Philanthropie

Une récente initiative inspirée d’ISKCON au Royaume-Uni, est la "I-Fondation". Plusieurs membres d’ISKCON  sont présents au Conseil d’Administration de cette Fondation: les membres du GBC et gurus élus, Bhakti Caru Swami, Radhanath Swami et Sivarama Swami. Le premier projet important de cette I-Fondation est de fonder une école primaire hindoue au Royaume-Uni, en affiliation avec ISKCON, comme "partenaire de foi",  et établie par le gouvernement. Ceci est une autre activité non approuvée par Srila Prabhupada, étant donné qu’il voulait spécifiquement la création de gurukulas authentiques pour entraîner les élèves dans la conscience de Krishna. Srila Prabhupada n’a jamais autorisé l’ouverture d’écoles gouvernementales, dans lesquelles les fonctionnaires ordonnent ce qui doit être enseigné. Se jeter dans une "assemblée hindoue" et quelques cours marqués du sceau de "l’Hindouisme", ne peuvent pas changer la nature essentielle de l’école, qui est de former des érudits académiques plutôt que des dévots de Krishna, ce qui était le but des gurukulas que Srila Prabhupada a autorisés.

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